La Couleur et le Langage

Même les termes qui situent les couleurs sur l’échelle allant du clair au foncé manquent de cohérence entre elles. Nous disons bleu clair ou vert foncé, mais le rouge clair s’appelle rose, l’orange foncé s’appelle brun et le jaune foncé, olive.

Les diverses langues humaines distinguent différemment les couleurs. Certaines langues regroupent sous le même nom une série de couleurs, tandis que d’autres opèrent des distinctions à l’intérieur de ce même groupe, donnant un nom séparé à chaque nuance d’une certaine famille de teinte.

Par exemple, les langues de certaines tribus du désert distinguent une bonne vingtaine de nuances différentes de « brun », en donnant un nom spécifique à chacune. Mais des langues comme le chinois, le japonais ou le gallois n’ont même pas de mot pour « brun », tandis que les lapons l’appellent « noir-rouge ». De même, les langues esquimaudes n’ont pas de mot qui signifie « blanc », mais elles ont une trentaine de mots différents pour désigner les différentes sortes de « neige blanche ».

On rencontre donc des obstacles non seulement pour exprimer les couleurs verbalement mais aussi pour traduire les noms et le vocabulaire des couleurs d’une langue à une autre.